Les jeunes du Centre socio-culturel de Belleville et le Colibri…

Le colibri aurait dû demander aux autres de l’aider.

Les jeunes CE1-CE2 du CSBC ont repris leurs habitudes de travail de réflexion pratique de Philosophie, sur les traces de Lipman...

Habileté de pensée – hypothèses « Si les animaux décidaient de quitter la forêt,  ils auraient dû  s’organiser ensemble. Le colibri aurait pu vérifier que tous les animaux fassent leur part pour que ça marche. Il aurait pu aussi vérifier qu’ils quittent bien tous la forêt en faisant un ordre, une organisation pour partir. »

Habileté de pensée – Analogie  » C’est  comme nous pour le rangement du goûter, les parts ont été organisée à l’avance et on doit chacun faire sa part. » Habileté de pensée : envisager différents points de vue « Mais on peut aussi faire sa part parce qu’on le veut bien. On peut aussi refuser de faire sa part. » Habileté de penser :  » Si on fait tous notre part, normalement ça doit réussir.  Si tous les animaux avaient aidé le colibri ça aurait pu réussir.

Il y a parfois quelqu’un qui organise ce qu’on fait tous ensemble  pour que tout aille bien. Habileté de pensée – donner un exemple : « C’est  comme le maitre qui vérifie que tous les enfants descendent bien du métro. »

Pensée créative  » …Je dessine un indien qui va refaire toute la forêt qui a brûlé, la replanter. »

Avril, mai, juin, découverte de « Mily miss questions »

Série d’épisodes produite par Ciel de Paris Production et Je suis bien content & Caribara animation, réalisation Alexis Ducord, 2014, Francetv distribution

Les enfants du centre socioculturel Belleville, engagés dans cette démarche d’ateliers philo, ont beaucoup apprécié leur découverte de quelques épisodes de Mily miss questions.

A chaque fin d’épisode, c’est bien l’héroïne, Mily, qui lance une question aux jeunes : « Et toi aimes-tu avoir peur? », « C’est quoi pour toi être libre? », « est-ce que tu aimes t’ennuyer? ».

En prenant ainsi ponctuellement cette série comme support, cela a permis d’axer le travail des ateliers non plus sur le questionnement, mais sur la recherche elle-même : trouver de bonnes raisons, expliciter des exemples, faire différentes hypothèses.

A cette occasion, nous avons découvert ensemble l’importance de l’imagination dans la démarche de pensée philosophique. Et, au CSBV, ce n’est pas l’imagination des jeunes qui est en reste!

Derniers ateliers de juin…

Les plus grands ont découvert en cette fin d’année le film L’enfant sauvage de François Truffaut. Captivés par ce film, ils ont orienté leur questionnement sur les raisons pour lesquelles ils ne leur semblaient pas normal que cet enfant soit traité ainsi et soumis des hypothèses concernant le comportement de cet enfant. Ainsi, si cet enfant est en situation de handicap, ou bien a modelé ses comportements sur ceux des animaux avec lesquels il vit, pour le groupe ce qui est demeuré problématique pour imaginer qu’il puisse se réadapter, c’est le langage. La communication par un langage partagé permet l’éducation : ce fut la conclusion à laquelle ont abouti notre groupe d’apprentis philosophes.

En avril, lecture partagée

Etre capable de s’écouter et de construire ensemble une lecture : ce n’est pas facile… En s’y entrainant, c’est le travail de la pensée en commun qui est préparée.

Le nuage bleu de Tomi Ungerer permet grâce à sa pluie de mettre fin à la guerre – de ce petit conte lu ensemble, si la question « Pourquoi ils s’entretuent ? » est apparues dans les deux groupes, elle n’a pas été discutée. Ce qui a retenu l’attention de nos apprentis philosophes c’est le pouvoir de l’imagination confrontée à la réalité scientifique de ce qu’est un nuage. La question des couleurs, renvoyant aux couleurs de peau, a fait surgir la question du racisme et de la différence.

Pourquoi allier histoire de l’art et philosophie?

Les places laissées à l’art et à la philosophie dans la société française semblent comparables sous un double aspect. En premier lieu, ces disciplines sont entendues essentiellement sous l’angle de l’histoire de l’art ou l’histoire des idées, en somme comme des aspects de la culture générale. Or dans une société de plus en plus orientée vers la promotion de l’individuel, du particulier, de plus en plus régie par l’économie au détriment du politique, la culture générale est de moins en moins perçue comme nécessaire pour permettre aux citoyens de se fondre dans la Cité et y participer. En dehors de cette entrée admise par l’histoire, l’art et la philosophie sont considérées comme affaire de spécialistes, d’experts techniques – c’est-à-dire affaire de philosophes ou bien d’artistes.

La philosophie avec les enfants dérange la perception largement partagée dans la société française de la philosophie, car elle affirme que la pensée philosophique doit être au cœur d’une discipline « philosophie » non réservée à des experts, mais intégrée au bagage « général » de formation de tout citoyen.

Une éducation à l’art mérite d’être elle aussi offerte à tous, pour deux raisons. D’abord, parce que l’art est propre à l’Homme, et qu’il semble naturel de valoriser aux yeux des Hommes ce qui les distinguent du reste des êtres vivants, pour mieux faire saisir la singularité de l’humanité : l’art participe à l’affirmation de l’identité humaine, éduquer à l’art c’est aider chaque individu à prendre conscience de sa dignité d’être humain.

Par ailleurs, l’éducation du regard, l’apprentissage du jugement esthétique est au cœur de cette discipline, qui n’est pas pure histoire ou récit. Savoir analyser ce que l’on voit en s’appuyant sur la perception sensible – ce qui requiert d’affuter les sens et l’esprit – a une répercussion au-delà de l’éducation artistique. Tout comme le raisonnement philosophique permet d’aborder autrement les apprentissages scolaires, mais également les questions de la vie quotidienne, l’éducation du regard est un atout pour l’école et pour la cité : c’est remettre en question les perceptions immédiates pour les questionner, travailler avec le sensible et la raison, savoir lier connaissances et créativité personnelle pour interpréter une œuvre, une image vue sur un média, une scène de rue…

Il y a, de manière évidente une grande parenté entre art et philosophie. Les deux disciplines nous apprennent à travailler pour remettre en cause les évidences premières de la perception de notre environnement. Elles demandent une grande rigueur (celle du raisonnement d’un côté, celle de l’analyse formelle de l’autre) et encouragent la créativité personnelle pour construire une proposition d’interprétation du monde. La philosophie et l’art ne sont pas les hérauts du relativisme, mais ils mettent en exergue la diversité des points de vue tout en témoignant de la quête de sens des hommes. Les artistes cherchent à dire de manière parfaite le monde, les philosophes cherchent à l’éclairer en lui donnant sens.

Ainsi, l’alliage art et philosophie me semble assez naturel pour en faire une proposition éducative visant à développer la pensée attentive, la pensée critique et la pensée créative des jeunes en charge du monde de demain.

 

NOTRE PROGRAMME 2018-2019 D’ATELIERS ANNUELS POUR LES ENFANTS APRES L’ECOLE

Les petits détectives art & philo

Pour les 6-8 ans,

le mardi de 17h à 18h ou le vendredi de 18h à 19h

Une enquête par mois autour d’une œuvre d’art : percer les secrets d’un tableau, d’une statue, d’une photographie, pour se poser des questions sur le monde, soi et les autres.

Apprendre à regarder une œuvre d’art, acquérir une culture, échanger des idées, interroger ensemble le sens de ce que nous dévoile l’artiste.

Autoportrait du peintre J. La Farge, MET

Explorer des questions universelles, s’exprimer avec confiance avec des mots et des images.

 

Club contre l’ennui

Pour les 8-11 ans,

le mardi de 18h15 à 19h15 ou le vendredi de 16h45 à 17h45

Les membres du club se réunissent pour développer leur pensée critique et créatrice :  8 thèmes d’histoire de l’art pour stimuler la réflexion philosophique (méthode Lipman) –  émotions dans la peinture et peinture des émotions, les animaux dans la statuaire, représentations du jeu, mises en scène du pouvoir, la nature dans l’art, confrontation du portrait au selfie, le mystère de l’art rupestre, représenter l’invisible.

Découvrir des œuvres d’art pour mieux se découvrir.

Ouvrir les yeux pour mieux s’ouvrir aux autres.

 

Inscrivez-vous dès maintenant, il n’y a que 8 places par atelier !

Inscription : annuelle = 330 euros,           trimestrielle : 120 euros

Les ateliers se dérouleront au 26 rue Pradier (métro Botzaris ou Pyrénées)

4 après-midis de stage – Mes mains dans la nature ou sur la nature? (Samedis 10 mars, 24 mars, 7 avril, 5 mai)

4 après-midis de stages organisés par Studiolo Philo & L’Atelier de Cristina 14h-16h30, pour les enfants de 6 à 8 ans.

Réfléchissons ensemble, à partir d’œuvres d’art,

sur notre rapport à la nature.

Soyons à l’écoute de notre environnement,

pour mieux s’exprimer et créer

avec l’eau, la terre, l’air et le feu – initiation à la terre cuite.

Tarif : 120 euros (stage de 10 heures)

Lieu : 26 rue Pradier 75019 (métro Pyrénées ou Botzaris)

Inscriptions : 06 63 79 92 74 – charlottedereviers@studiolophilo.com

Atelier de philosophie gratuit au Rosa Bonheur des Buttes Chaumont pour fêter la journée mondiale de la philo!

Au Rosa Bonheur les portes sont ouvertes pour les enfants et la philosophie !

Studiolo Philo propose aux enfants de 6 à 9 ans de se retrouver ensemble au Rosa Bonheur pour mener l’enquête pendant une heure : Qu’est-ce que penser ?

L’UNESCO, invite à célébrer tous les ans la Philosophie, lors de la troisième semaine de novembre : N’est-ce pas une bonne occasion de proposer aux enfants de réfléchir ensemble ? Oui, mais de manière ludique, active et collaborative !

Début de l’atelier à 11h. Accueil sur place dès 10h30.

Atelier gratuit de 15 enfants – Inscription nécessaire : charlottedereviers@studiolophilo.com

Lieu :

ROSA BONHEUR Parc des Buttes Chaumont

2, allée de la Cascade 75019 Paris

Stations de métro Botzaris ou Jourdain