Les jeunes du Centre socio-culturel de Belleville et le Colibri…

Le colibri aurait dû demander aux autres de l’aider.

Les jeunes CE1-CE2 du CSBC ont repris leurs habitudes de travail de réflexion pratique de Philosophie, sur les traces de Lipman...

Habileté de pensée – hypothèses « Si les animaux décidaient de quitter la forêt,  ils auraient dû  s’organiser ensemble. Le colibri aurait pu vérifier que tous les animaux fassent leur part pour que ça marche. Il aurait pu aussi vérifier qu’ils quittent bien tous la forêt en faisant un ordre, une organisation pour partir. »

Habileté de pensée – Analogie  » C’est  comme nous pour le rangement du goûter, les parts ont été organisée à l’avance et on doit chacun faire sa part. » Habileté de pensée : envisager différents points de vue « Mais on peut aussi faire sa part parce qu’on le veut bien. On peut aussi refuser de faire sa part. » Habileté de penser :  » Si on fait tous notre part, normalement ça doit réussir.  Si tous les animaux avaient aidé le colibri ça aurait pu réussir.

Il y a parfois quelqu’un qui organise ce qu’on fait tous ensemble  pour que tout aille bien. Habileté de pensée – donner un exemple : « C’est  comme le maitre qui vérifie que tous les enfants descendent bien du métro. »

Pensée créative  » …Je dessine un indien qui va refaire toute la forêt qui a brûlé, la replanter. »

Des garçons sous la pluie, des femmes sous les parapluies : l’univers doux de Sempé ouvre le groupe des CE1-CE2 du CSBV à une réflexion sur la mixité à l’école.

Observer attentivement un dessin léger, fin, qui dit beaucoup en quelques traits : voici l’exercice auquel ce sont pliés avec succès les enfants.

Une cour, un arbre, la pluie, des enfants qui s’amusent, de l’autre côté du mur des femmes avec des parapluies statiques, à l’air inquiet. Regardons, déduisons : c’est une école, ce sont des élèves et dehors leurs mamans qui attendent la sortie. Observons de très près : bizarre, seulement des garçons dans la cour… Déduisons : c’est une école de garçons. Aujourd’hui, l’école est mixte. Ensemble, réfléchissons pour trouver de bonnes raisons justifiant la mixité à l’école. Un travail de réflexion magnifique accompli dans le dialogue au sein de notre groupe, mixte!

Un peu de Paris et d’ailleurs, Sempé, Editions Martine Gossieaux,2011.

ÊTRE OU PARAITRE, telle est la question…

Minable le pingouin, Helen Lester & Lynn Munsinger, coll.Ribambelle, Hatier, 2003.

« Pourquoi s’appelle-t-il minable? », « Pourquoi n’y-a-t-il pas d’humains dans l’histoire? », « Comment les animaux arrivent-ils à parler? », « Pourquoi les cousins de Minable veulent ‘faire les riches’? »…. De toutes ces questions proposées, la dernière a permis de réfléchir sur la conduite des pingouins « polis », « bien habillés », « musiciens professionnels », qui, par l’image qu’ils renvoient, apparaissent comme des « riches » dans l’imaginaire du groupe des jeunes. Une réflexion collective a été menée alors sur les présupposés qui leur font associer comportements et statut social. Avec une jolie question philosophique en prime : qu’est-ce qu’être riche?!

Avril, mai, juin, découverte de « Mily miss questions »

Série d’épisodes produite par Ciel de Paris Production et Je suis bien content & Caribara animation, réalisation Alexis Ducord, 2014, Francetv distribution

Les enfants du centre socioculturel Belleville, engagés dans cette démarche d’ateliers philo, ont beaucoup apprécié leur découverte de quelques épisodes de Mily miss questions.

A chaque fin d’épisode, c’est bien l’héroïne, Mily, qui lance une question aux jeunes : « Et toi aimes-tu avoir peur? », « C’est quoi pour toi être libre? », « est-ce que tu aimes t’ennuyer? ».

En prenant ainsi ponctuellement cette série comme support, cela a permis d’axer le travail des ateliers non plus sur le questionnement, mais sur la recherche elle-même : trouver de bonnes raisons, expliciter des exemples, faire différentes hypothèses.

A cette occasion, nous avons découvert ensemble l’importance de l’imagination dans la démarche de pensée philosophique. Et, au CSBV, ce n’est pas l’imagination des jeunes qui est en reste!

Derniers ateliers de juin…

Les plus grands ont découvert en cette fin d’année le film L’enfant sauvage de François Truffaut. Captivés par ce film, ils ont orienté leur questionnement sur les raisons pour lesquelles ils ne leur semblaient pas normal que cet enfant soit traité ainsi et soumis des hypothèses concernant le comportement de cet enfant. Ainsi, si cet enfant est en situation de handicap, ou bien a modelé ses comportements sur ceux des animaux avec lesquels il vit, pour le groupe ce qui est demeuré problématique pour imaginer qu’il puisse se réadapter, c’est le langage. La communication par un langage partagé permet l’éducation : ce fut la conclusion à laquelle ont abouti notre groupe d’apprentis philosophes.

La nature, la nature du vivant, notre nature.

Grâce à la lecture en commun du magnifique livre  Boucles de Pierre , nous avons questionné la frontière entre vivant et non vivants. Si le groupe des enfants les plus jeunes a pu reconstituer ensemble les grandes différences entre vivant et non vivant en établissant des critères clairs, les plus âgés ont une fois de plus orienté leurs échanges d’idées sur ce la notion d’interdits en public. Ainsi ce livre qui évoque le temps qui passe à travers les saisons, et interroge sur nos représentations du corps, a de manière surprenante incité les jeunes à s’identifier à la promeneuse du parc ‘exemplaire’ face à des statues ne respectant pas les codes attendus.

Boucles de pierre, de Clémentine Beauvais et Max Ducos, 2021, Editions Sarbacane

En avril, lecture partagée

Etre capable de s’écouter et de construire ensemble une lecture : ce n’est pas facile… En s’y entrainant, c’est le travail de la pensée en commun qui est préparée.

Le nuage bleu de Tomi Ungerer permet grâce à sa pluie de mettre fin à la guerre – de ce petit conte lu ensemble, si la question « Pourquoi ils s’entretuent ? » est apparues dans les deux groupes, elle n’a pas été discutée. Ce qui a retenu l’attention de nos apprentis philosophes c’est le pouvoir de l’imagination confrontée à la réalité scientifique de ce qu’est un nuage. La question des couleurs, renvoyant aux couleurs de peau, a fait surgir la question du racisme et de la différence.

Une « Titan » ?

Les ateliers philos ont repris à Belleville. Philosopher demande d’observer le monde pour le penser.

En mars, avec une loupe, les jeunes enquêteurs se sont penchés sur une oeuvre de la plasticienne ivoirienne Joana Choumali.

Mêlant le questionnement sur la figure imposante de la femme identifiée par certains comme une figure mythique, voire une magicienne, à la discussion sur le montage photographique, un groupe a conclu sur la distinction fondamentale du croire et du savoir. Les plus jeunes, partant des étoiles, ont réfléchi sur les rêves que tous nous nous nourrissons et qui s’enracinent dans notre expérience du monde. Quel rêve alors pour ce « Titan-Femme » : partir loin pour vivre des aventures… ?

L’Homme et la nature au centre de la réflexion des « apprentis philosophes » de Belleville

Les enfants du Centre socioculturel Belleville ont lu ensemble « Une toute petite chose » pour leur deuxième atelier de pratique de la philosophie …

Après un échange animé d’idées, le groupe des CM1-CM2 a conclu :

« Un arbre et un bébé n’ont pas les mêmes droits, mais ce sont des êtres vivants. Ils sont fragiles, on peut être criminel si on leur fait du mal. »

Ils nous offrent ainsi un beau sujet de réflexion !

Le groupe des plus jeunes, a fait converger son questionnement sur le concept de « différence » : il y a beaucoup d’arbres différents, un mot recouvre beaucoup de réalités différentes. Ainsi un arbre, cela peut être un marronnier ou un pommier. Mais, plus merveilleux encore, quand j’entends pommier j’ai l’image dans ma tête d’un pommier complètement différent de celui qu’imagine mon ami ou ma copine à côté de moi…

Réfléchir ensemble, ça se passe au Centre socioculturel Belleville

Les enfants qui se retrouvent après l’école au Centre socioculturel Belleville, prennent le temps une fois par mois de réfléchir ensemble.

Affiche du film de Raymond Depardon Les habitants, 2016 –

Réalisateur : Raymond Depardon

Producteurs : Palmeraie et Désert, France 2 Cinéma

Qu’est-ce que cela veut vraiment dire « loin » ?

Il y aura toujours de l’eau, c’est une ressource infinie ? – Avoir de l’eau potable, c’est un problème ?

Voilà les questions avec lesquelles sont reparties les deux groupes de jeunes qui ont beaucoup discuté ensemble après avoir observé cette affiche. La question de la précarité a surgi dans la discussion des plus grands, les plus jeunes ont été sensibles au paysage ouvert offert à l’imagination.